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Les limites de la rénovation énergétique

Contexte
En 2012, le village de Pierre-La-Treiche a rénové le vestiaire de son stade de football municipal. Le bâtiment n'était plus aux normes et voyait son état se dégrader lourdement. Devenue une véritable passoire énergétique, l'infrastructure sportive poussa la commune à repenser le nouveau local en prenant en compte l'efficacité énergétique. La commune ayant le choix entre détruire pour reconstruire et réhabiliter l'ancien, elle opta pour la rénovation.
Ce choix fut le fruit d'une réflexion économique, sociale et durable. En effet, la rénovation nécessite une main d'œuvre plus qualifiée et des matériaux locaux, là où une reconstruction demande un service et une production extérieure au territoire. C'est dans un esprit de développement local et écologique que la mairie choisit un architecte du Toulois pour réaliser l'ensemble de la maîtrise d'œuvre.
Un vestiaire de foot n'est pas un grand bâtiment, pourtant il est très technique. C'est en quelque sorte une grande salle de bain, avec le chauffage et les attributs de confort que l'on y retrouve habituellement. La consommation d'eau chaude est très importante.
La réalisation des travaux
Lors de la conception du bâtiment sportif, compris dans la catégorie des ERP (Etablissement Recevant du Public), l'architecte a dû prendre en compte 5 normes, exigences et demandes :
- La norme de sécurité incendie (accès, évacuation, résistance au feu)
- La norme d'accessibilité PMR (Personnes à Mobilité Réduite)
- La norme "zone inondable" (le bâtiment se trouvant aux abords de la Moselle)
- Les exigences de la FFF (Fédération Française de Football)
- Les performances énergétiques attendues par les financeurs (FEDER)
Le croisement de toutes ces réglementations fut une grande difficulté. Comment répondre à l'ensemble des préceptes quand ceux-ci vont dans des sens différents ? Un exemple : La norme "zone inondable" requérait des interrupteurs électriques à un minimum de 180 cm du sol (cote inondation) quand la norme accessibilité PMR requiert des interrupteurs à 80 cm (pour les personnes en fauteuil roulant). Il aura fallu attendre 1 an pour voir le permis de construire arriver sur les bureaux de la mairie... Une année de négociations administratives entre les différents acteurs et financeurs attachés au projet.
Outre l'aménagement esthétique, l'infrastructure a été dotée d'un chauffe-eau solaire (alimenté par des panneaux posés sur le toit). L'isolation (murs/toiture) a également été refaite.
Bilan
Aujourd'hui, la mairie tire un bilan mitigé au regard de son bâtiment qui se voulait "économe". L'objectif énergétique attendu n'est finalement pas encore satisfaisant au vu des dernières factures d’électricité (électricité qui vient en complément du solaire pour chauffer l'eau du vestiaire). On aurait dû voir une différence notable suite à la rénovation, or ce n'est pas le cas. La consommation d'eau est, elle aussi, à améliorer.
La mairie explique cet état de fait par les raisons suivantes :
- Les sportifs n'ont pas réduit leur consommation d'eau et n'ont pas toujours un comportement adapté (portes ouvertes, consommation élevée de chauffage pour compenser).
- L'isolation extérieure n'est pas suffisante (6mm au lieu de 10mm préconisés aujourd'hui)
- Le chauffe-eau solaire est un dispositif complexe, pas forcément aisé d’utilisation. Aujourd'hui, la mairie ne connait pas la proportion d'eau chauffée grâce aux panneaux solaires)
Cet exemple de rénovation nous montre que les "volontés vertes" sont parfois confrontées à des problématiques de terrain.Les cabinets conseils, maîtres d'œuvre, architectes ou artisans ont des difficultés à faire évoluer leurs compétences dans la maîtrise de rénovation lourde intégrant la logique de performance énergétique. Ils ont certes une connaissance fine des techniques qu’ils mettent habituellement en œuvre, mais proposent par réflexe d’abord des systèmes éprouvés, donc anciens et non novateurs. Par exemple sur la question du mode de chauffage de l’eau sanitaire, le cabinet conseil a proposé une chaufferie au gaz, pour apporter une capacité de production d’eau quasi instantanée. Il n’a pas proposé de solution alternative. C’est le maître d’œuvre qui a exigé le chauffe-eau solaire.
Les fonctions d’accueil du lieu, l’usage par des équipes successives de sport de plein air, la fonction « salle de bain » doublée de lieu de convivialité (voir de festivité) rendent difficile le respect de règles de bon usage. Ceci s'explique par un comportement lié au loisir, "moins économe" des sportifs dans l’utilisation d’un équipement collectif ; ils sont moins vigilants qu’à leur domicile. Il est très compliqué de réglementer cet espace et de faire adopter des comportements de consommation responsable.
Enseignements tirés de cette expérience
Le maire de Pierre la Treiche a souhaité partager cette expérience afin d’éclairer d’autres collectivités qui se lanceraient dans de telles rénovations, sur la difficulté d’atteindre de bonne performances énergétiques sur des vestiaires sportifs.
Il en conclut que cette démarche de réduction des consommations eau / électricité était indispensable, mais que les objectifs ne sont pas encore atteints. Il pointe les aspects sensibles du projet :
- L’incohérence des normes qui s’additionnent ;
- Une indispensable connaissance des techniques « nouvelles » (les chauffe-eau solaires existent quand même depuis 30 ans !) sur les performances énergétiques et énergies renouvelables ;
- La gestion post construction à anticiper ;
- Un besoin de sensibilisation, travail de longue haleine !
Bref, la performance énergétique n’est pas qu’une question d’investissement technique, les comportements et modalités d’usages sont déterminants mais la sensibilisation reste difficile sur un public de sportifs.
Principaux acteurs:
Maître d'ouvrage : la mairie de Pierre-La-Treiche
Maître d'oeuvre : un architecte toulois
Partenaires financiers:
Conseil Départemental 54
Fonds parlementaires
Fonds européens (FEDER)
Fédération Française de Football
Moyens mis en œuvre:
150 000 € HT
dont 76 % de subventions
Porteur de projet:
MAIRIE DE PIERRE-LA-TREICHE
Code postal:
54200
PIERRE-LA-TREICHE
Personne à contacter:
Xavier Colin (Maire)
Mairie: 03 83 43 28 56